La guerre n'est plus ce qu'elle était
Elle est bien plus sournoise
Au vingtième siècle de notre civilisation, une guerre en appelant une autre, deux guerres mondiales vinrent occuper le terrain. La première, stupide et incontrôlée, prépara la seconde, par nazisme interposé. Une logique militaire infernale s’était déclenchée d’elle même, servie par la culture militaire.
Des millions de morts.
Au lieu de se révolter (comme les jeunes hommes le feraient à ce jour, placés dans les mêmes obligations), les hommes ressentirent le besoin de servir la Patrie, l’honneur des Français, l’Armée, etc. Puis, la machine infernale nazie justifia la Résistance. Tous ceux qui périrent ou risquèrent la mort pour résister à la haine nazie contre la fraternité humaine méritent bien sûr notre respect, pour ne pas dire notre admiration.
Mais le vingtième siècle fut, dès 1914, dévolu à la cause militaire. Beaucoup de nos élus furent des anciens combattants. En France, les plus célèbres furent Pétain et de Gaulle, tous deux militaires et chefs d’état. Le premier, héros de la première guerre, fut condamné pour collaboration lors de la seconde. Le second, inexistant lors de la première, détrôna le premier et prit ensuite sa place. Il incarna la résistance en s’exilant, représentant l’armée, mais ne fut pas torturé, déporté, assassiné. Il ne se battit jamais sur le terrain boueux, il ne résista jamais à la torture.
Il fut un chef d’orchestre éloigné des musiciens.
Puis vint 1968. Le vieux militaire ne comprenait plus rien. Une révolution ? Non, une révolte.
Contre le père. Contre l’armée, la religion. Contre la morale judéo chrétienne.
Pour la femme. Pour la mère. Pour le droit, pour la psychanalyse.
Le long cortège des anciens militaires hantant l’Assemblée nationale et les postes d’élus du peuple furent peu à peu réduits en cendres, faute de combattants.
La relève était assurée. Un long cortège de professionnels du droit vint s’asseoir à leur place. Mitterrand puis le caricatural Sarkozy à la place de de Gaulle. Des avocats et juges par centaines dans les fauteuils des anciens militaires. Flanqués de conseillers psychologiques, de pédopsychiatres.
Dans les médias, Dolto écrase Rousseau, Cyrulnik détrône Hugo, Higelin ridiculise Beethoven.
La " justice " triomphe sur la guerre. Jeunes hommes, vous n’êtes plus des militaires : vous êtes des justiciables.
Etes-vous pères ? Alors vous serez jugés, si Madame le veut d’emblée ou si Madame se laisse faire par l’appareil à juger. Car aujourd’hui comme hier, les hommes ne se révoltent pas du présent. Ils se mobilisent contre le passé.
Ils sont antinazis, quand le nazisme est mort. Mais pas anti-légazistes, quand ce fanatisme est le pire que notre siècle ait connu.
La Terreur, ce serait donc hier, au bon vieux temps des anciens avocats, ce ne serait que Marat, l’assassin " ami du Peuple ", éliminé par une femme elle-même ensuite assassinée légalement ? Ce ne serait pas aussi ce que nous vivons aujourd’hui, au nom du droit de normaliser, de tuer ou protéger suivant qu’on est puissant ou misérable ?
Madame a tant souffert, jadis, quand son mari ou son amoureux allait se faire tuer dans les tranchées, dans les camps. Elle peut bien se venger aujourd’hui, grâce au progrès humaniste qu’incarnent quarante mille professionnels du droit de tuer sans rien risquer.
Monsieur a vécu tellement pire sans se rebeller qu’il peut bien aujourd’hui accepter de payer pour elles, de payer pour ses aïeux belliqueux, de payer pour ses enfants, de payer pour l’appareil à affaires qui ne prospère pourtant que grâce à lui.
Notre triste sire président de la " République " se vanta lors de sa promotion avant élection d’avoir commencé sa carrière d’avocat en cassant un père. C’était avant de faire de la politique en singeant de Gaulle, en mimant aussi grossièrement que stratégiquement quiconque pourrait servir sa carrière. Piquant la femme d’un copain, le poste d’un pote, les enfants d’un autre, il est parvenu à être ce qu’il a toujours été. Il en est fier.
On pourrait croire que cet antidestin serait réservé aux tenants de l’argent facile, de la réussite carriériste, de la " droite ".
Pas du tout. Car à " gauche " c’est pareil.
Imaginons par exemple un ex ministre de la justice de " gauche " opposé à la peine de mort.
Un avocat, bien sûr.
Il se vante encore à ce jour d’incarner l’abolition de la peine de mort ordonnée jadis sans état d’âme par des milliers de juges (les mêmes qui à ce jour se révoltent à l’idée que la peine de mort ait existé).
Mais depuis la révolte de 1968, et même si les juges ne peuvent plus tuer directement par bourreau interposé, par bourreau exécutant et non décideur, ces meurtres légalisés se sont démultipliés.
Les juges tuent cent fois plus depuis que la peine de mort est abolie. Chaque jour un homme se tue après torture judiciaire, chaque jour des enfants perdent leurs repères à cause de la perversité judiciaire.
Messmer, de Gaulle, Pétain, Van Ruine Bec, Jolly, De Villepin, Mammers, Sarkozy, Mitterrand, Dati, et vous autres du long cortège des professionnels bruns de la hiérarchie militaire, puis vous autres les noirs parés d’hermine, ceux du droit de tout faire sans jamais rien risquer,
Vous êtes nos zéros.
Vive la ripoublique, vive la fRrance !