Michel était responsable commercial pour une multinationale. Il tenait son mariage à bout de bras depuis vingt-cinq ans, quand sa femme demanda le divorce en l'accusant de pédophilie. Elle alla dans une maison d’accueil pour femmes battues, revenait en disant que la vie y était impossible, puis elle recommençait.
Le fond du problème était un alcoolisme aigu, selon le psychologue. Elle demandait à son cadet de cacher les bouteilles de vin dans la haie du jardin, de manière à ce que son mari ne puisse imaginer qu'elle en buvait quatre par jour, ce qu'elle complétait de cocktails de tranquillisants et d’antidouleurs en vente libre, pour en activer l'effet.
Les cinq enfants étaient difficiles. Les résultats scolaires étaient mauvais. L'aînée des filles avait quitté la maison en qualifiant sa mère de monstre. Une mère maîtresse en l'art de l'aliénation parentale, selon elle, qui faisait vivre une vie d'enfer à ses enfants tout en s'assurant qu'ils craignent leur père, en le blâmant de son alcoolisme.
Michel découvrit ses deux cadets en train de jouer dans l'excavation d'un building en construction, au risque de glisser dans le sable de la tranchée et tomber dans des trous béants. Puis, il découvrit une vingtaine de mots de sa femme adressés à l'école de sa fille de 17 ans, pour l’excuser des absences injustifiables. Comme toujours quand elle avait été trop loin, elle quitta à nouveau la maison.
Un conseil de famille décida de demander au juge de paix de prendre des dispositions pour la protection des mineurs, mais la vipérine en avait décidé autrement, prête à tout pour cacher son caractère de mère indigne. Le dilemme était une belle villa dans laquelle elle voulait continuer à vivre, mais elle n'en avait acquise que la moitié par contrat de mariage et elle voulait l'autre moitié, sans la payer.
Il fallait une faute à en effarer le juge, pour chasser l'homme de chez lui. Elle obtenait de l'adolescente qui ne voulait pas aller en pension pour terminer ses études, et de son fils aîné, persuadé que son père était coupable du malheur de sa mère, des témoignages mensongers et accablants.
Elle prit un ténor du barreau qui justifia une demande d'expulser Michel de chez lui, en l'accusant 'de choses faites envers leurs enfants que la moralité l'empêcha de dire au tribunal'. Son avocat lui recommanda de ne rien dire. Il voulait crier:-
- Menteur, escroc, salopard, fumier, malfaisant, scélérat, vermine… Je n’ai rien à me reprocher, rien ne t'autorise à me traiter ainsi: tu ne mérites pas de parler dans un tribunal !
Le juge décida de protéger les petits par mesure de précaution et Michel fut, en quinze jours de temps, expulsé de chez lui. C'était en plein hiver 1994. Soudain, à l'âge de 51 ans, privé de tout ce pourquoi il avait tant travaillé et invalide de surcroît, il se retrouva à l’hôtel, puis dans un petit appartement. Il était tétanisé, dans un profond désespoir, incapable de surmonter l'interdiction de revoir ses enfants plus jeunes et les protéger de leur mère.
Il avait été condamné à payer une pension alimentaire calculée par "erreur", en confondant ses indemnités d’invalidité à ses ressources. Il lui fallut alors choisir entre payer son loyer, ou la pension alimentaire. Arriva la saisie intégrale de ses indemnités d’invalidité pour payer cette pension alimentaire, à nouveau confondue à ses revenus, de manière qu'il ne puisse plus payer son loyer. Le plus rude de la chute fut les maisons d'accueil, jusqu'au jour où débordées, elles refusèrent le droit d’asile. Il ne reste alors que la rue, dont il est pratiquement impossible de s’en sortir, sans une aide extérieure.
Les services sociaux lui reprochèrent de ne rien faire pour réduire cette pension alimentaire et lui coupa les vivres. Le bâtonnier estima que les avocats n'avaient pas commis de faute, mais la réponse ne fut pas valable pour les services sociaux, du fait que les avocats s’entendent trop bien pour ne pas se critiquer l’un et l’autre. L'hiver d'avant encore, les hommes sans abris attendaient d’être ramassés par la police pour pouvoir être hébergés et nourris en prison. Depuis, une loi fédérale dépénalisa la mendicité, non par bonté ou par indulgence pour les mendiants, mais pour vider les prisons par manque de place. N'étant pas pédophile, Michel ne put, non plus, élire domicile en prison.

Il rencontra d'autres hommes qui, comme lui, s'étaient retrouvés à la rue en raison d'une pension alimentaire mal calculée. L'un d'eux n'eut droit qu'à 2,50 € par jour, pour manger et pour s'habiller. La dignité réduite à de si tristes apparences, l'homme n'ose plus se montrer devant ses enfants. Il a alors tout perdu.
Michel a payé 50.000 € de pension alimentaire en trop sur 10 ans. Aucune statistique n'a jamais été effectuée, de manière que nul ne puisse connaître les questions à remédier pour empêcher que les personnes se retrouvent privées de domicile. Dernièrement, sur huit SDF réunis à l'occasion d'une conférence de presse, cinq s'étaient retrouvés à la rue en raison de pensions alimentaires qu'ils furent dans l'incapacité de payer… au risque de se retrouver à la rue.
Michel s'en est sorti, mais n'a toujours pas récupéré la moitié de sa maison.
STOPaux aliénations parentales qui privent des parents de leurs enfants STOP
STOPaux expulsions qui jettent des pères à la rue sans recours STOP
STOPaux pensions alimentaires qui les privent du droit à un logement suffisant ou de biens acquis légalement STOP
Collectif La Vie de Pères - Front Commun SDF Bruxelles Flandre Wallonie